La clinique d’avortement privée de Fredericton rouvrira ses portes
L’ancienne clinique d’avortement Morgentaler à Fredericton rouvrira dans les prochaines semaines sous le nom de Clinique 554. Les groupes Justice reproductive NB et Fredericton Youth Feminists se sont mobilisés pour racheter l’ancienne clinique d’avortement Morgentaler, fermée en juillet dernier, avec les quelques 125 000 $ amassés via une campagne de financement participatif.
La Clinique 554 offrira une plus grande gamme de services et sera supervisée par le Dr Adrian Edgar, qui est le nouveau propriétaire de l’établissement. Les patients de cette clinique privée pourront notamment bénéficier de services liés à la santé reproductive ainsi qu’à la santé sexuelle, comme l’avortement. Des services de médecine réguliers seront également offerts à une clientèle dont l’orientation sexuelle et l’identité de genre sont très variées. Le gouvernement ne financera pas les activités de la clinique et ne remboursera pas les avortements à l’extérieur des hôpitaux.
Quelques semaines avant la fermeture de la clinique Morgentaler l’été dernier, le collectif citoyen Justice reproductive NB a lancé une campagne de financement en ligne. En quelques semaines à peine, le groupe a amassé plus de 125 000 $, mais avait un objectif total de 200 000 $. Ce montant n’était toutefois pas suffisant pour que la seule clinique d’avortement privée dans les Maritimes maintienne ses activités.
Lors de l’annonce de la fermeture de la clinique, au printemps 2014, les militants pro-choix s’étaient tournés vers le gouvernement provincial afin que la clinique reçoive une aide financière lui permettant de poursuivre ses activités. Le précédent gouvernement Alward n’avait toutefois rien voulu entendre, prônant le statu quo en matière de santé reproductive.
Rappelons qu’au début décembre 2014, le gouvernement Gallant a abrogé certains règlements restreignant l’accès à l’avortement dans le système public de la province. La «règle des deux docteurs», du règlement 84-20, commandait que deux médecins jugent qu’un avortement est médicalement nécessaire, avant qu’une femme puisse bénéficier du service dans le réseau public.
De nombreuses femmes se tournaient alors vers la seule clinique d’avortement privée des Maritimes, à Fredericton, ouverte en 1994. Environ 500 interventions, dont le coût varie autour de 700 $, y étaient pratiquées chaque année.
Depuis le 1er janvier dernier, les Néo-Brunswickoises peuvent désormais se rendre dans les hôpitaux de la province pour avoir recours à cette intervention sans la prescription des deux médecins. Le nombre d’endroits où les avortements ont lieu demeure toutefois limité au Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont et à l’Hôpital régional Chaleur à Bathurst.