La transition énergétique est la solution de remplacement de la politique économique actuelle

Par David Coon

Les jeunes le comprennent très bien. Pour confronter les rapides dérèglements climatiques et l’acidification des océans, nous devons nous débarrasser du pétrole, du gaz et du charbon. Ce qui veut dire que nous devons poursuivre activement la transition énergétique d’une société qui dépend des carburants fossiles à une société qui dépend de sources énergétiques renouvelables vertes. Ceci est une partie intégrale de la vision du Parti vert d’une prospérité durable et partagée au Nouveau-Brunswick.

Durant les deux derniers mois, j’ai rencontré de jeunes entrepreneurs de nouvelles entreprises qui se préparent à établir des fermes solaires. Une entreprise coopérative du sud-est du Nouveau-Brunswick se lance dans la même direction. Un autre jeune groupe d’entrepreneurs développent des dispositifs de stockage d’énergie pour complémenter les installations d’énergie renouvelable. Les agriculteurs considèrent les fermes solaires comme source additionnelle de revenus pour leurs exploitations agricoles. Les municipalités explorent aussi le développement d’énergie renouvelable comme des sources potentielles de revenus.

Pourtant au Nouveau-Brunswick, des discussions qui durent depuis plus de trois décennies sur les actions à prendre concernant le climat tournent toujours autour des efforts pour réduire les émissions de carbone pour satisfaire une cible ou une autre. Il semble bien dans le rapport sur les actions pour le climat des vérificateurs généraux de toutes les régions du Canada qui a été déposé mardi dernier à la Chambre des Communes, que cela laisse plusieurs administrations à laisser de côté les réductions d’émissions pour d’autres entreprises qu’elles considèrent comme plus prioritaires ; et c’est ainsi que le Canada est passé largement en dessous des cibles de réduction des émissions depuis l’an 2000.

Outiller de nouveau notre société et notre économie pour fonctionner avec des sources d’énergie renouvelable plutôt qu’avec des énergies fossiles est un projet de société qui prendra des décennies. Toutefois, cela lancerait le Nouveau-Brunswick sur une nouvelle voie de développement économique – sur une voie qui impliquerait tout le monde. Les entreprises locales, les coopératives, les entreprises sociales, les groupes communautaires, les administrations locales, et les ménages auraient tous un rôle à jouer dans la transition de notre société et de notre économie.

La transition du charbon au pétrole a pris entre 50 et 70 années. Lorsque l’on tient compte des conséquences du dérèglement rapide du climat et l’acidification des eaux des océans, cette transition énergétique devra survenir encore plus rapidement, dans les trentaines d’années.

Étant donné notre petite taille, notre ingénuité et notre abondance de ressources énergétiques renouvelables, le Nouveau-Brunswick est bien adapté pour entreprendre une transition rapide. Quel sens du devoir et quels espoirs pour les jeunes du Nouveau-Brunswick. Si nous prenions une décision intentionnelle de nous embarquer dans la transition vers les énergies renouvelables, je prédis que non seulement des jeunes du Nouveau-Brunswick reviendraient dans leur province pour se joindre à cet effort, mais que les jeunes du monde entier seraient attirés par notre province.

Je me rappelle comment j’ai été moi-même inspiré par la vision du premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, Alex Campbell, de réaliser un tel projet dans sa province dans les années 1970, mais comme plusieurs véritables visionnaires, il était une personne en avance sur son temps. Toute chose possède son propre temps, et c’est maintenant le temps ici au Nouveau-Brunswick.

Ici au Nouveau-Brunswick, ce sont les vieilles idées sur l’économie, la société et l’environnement qui font obstacles au lancement de la transition énergétique. Ce ne sont pas des réalités séparées, mais comme les poupées russes, ces idées sont imbriquées les unes dans les autres. La société est encastrée dans le monde naturel qui nous soutient. L’économie est imbriquée dans la société pour satisfaire nos besoins et non l’inverse. Voilà la vision du monde que les Verts introduisent dans la politique.

Les autres partis continuent de fonctionner comme si l’économie existait dans un vide social et écologique. Et c’est ainsi que leurs politiques économiques ont des conséquences involontaires sur les citoyens, les collectivités et sur l’environnement, pendant que leurs politiques environnementales les obligent à utiliser des pansements temporaires sur des maux à long terme. Les changements climatiques sont un exemple de ce type de décrochage. C’est pourquoi nous avons besoin d’une transition énergétique. Et cela devrait commencer ici, chez nous.

David Coon est chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick et député de Fredericton-Sud.