Nos voisins : Lori

Lori 1

Je me suis retrouvé à Grace House le jour de ma fête l’année dernière. J’étais complètement désespéré. Je me suis dit : « Bon! Quel joli cadeau de fête. » Puis, j’ai rencontré des gens qui m’ont soulevé l’esprit. On peut surmonter nos circonstances et avec l’aide de Grace House et d’autres organismes dans la communauté, j’ai réussi.

Le monde ne réalise pas que la plupart des gens ne sont qu’un chèque d’être sans abris- si soudainement ils perdent leur emploi ou subissent un accident. Moi, j’ai travaillé 10 ans en télécommunications. J’avais un boulot stable, mais j’ai tombé dans l’alcoolisme et la toxicomanie. J’ai fait plusieurs mauvais choix. Le monde nous pense lâches, qu’on est des bons à rien. Mais les gens comme moi, on a de la valeur. On est tous pareils en-dedans. Si tu regardes quelqu’un dans les yeux, tu remarqueras qu’ils sont les mêmes que les tiennes.

J’ai déménagé de Grace House à Brunswick House (une maison de transition) le 24 aout. Pour quatre personnes qui se connaissaient pas du tout, nous nous entendons extrêmement bien ici. Je crois sincèrement que nous sommes une bonne représentation de comment un groupe d’inconnus sans-abris peuvent travailler ensemble, vivre indépendamment et s’occuper d’une maison. C’est bien ce que c’est de vivre en famille.

Lori 2

La guitare, ça toujours été juste pour moi. Je ne joue pas devant les autres, la guitare, c’est pour moi. Lorsque j’étais jeune et les choses allaient mal, je pouvais toujours me fier à ma guitare. Ma guitare était ma meilleure amie. Ma guitare ne me laissait jamais tomber, ma guitare était toujours un divertissement positif et sain : apprendre une nouvelle chanson, ou un nouveau riff, ça, c’était toujours satisfaisant pour moi. Je joue depuis que j’ai 13, 14 ans, et j’adore ça! C’est mon passe-temps.

Lori 3

Mon prochain défi, c’est de me redécouvrir car je me suis perdu le long du chemin et je réalise là que je n’ai pas besoin de porter l’étiquette que la société m’a donnée, ni même celle que mon psychiatre m’a donnée. Je peux me donner mon propre étiquette unique. Là, je me concentre sur le reste de ma vie car déjà je suis dans mes quarantaines (j’ai 44 ans). Je me retrouve à la croisée de mon chemin et je désir prendre le bon chemin cette fois-ci, la bonne vie. Ce qui compte c’est comment on termine la course, pas comment on l’a commencé. J’y tiens à cette notion. C’est mon dernier coup de cœur. C’est une course, et je vais la terminer et la terminer correctement.

Nous avons une communauté riche et diverse, mais nous oublions de remarquer et d’apprécier les beaux individus et leurs magnifiques familles qui habitent ici, dans la région de Fredericton-sud. Plusieurs membre de notre communauté sont délaissés, certains invisible, certains sont stigmatisés en tant que « l’Autre ». Dans les mois à suivre, j’aimerais vous présenter à certains de nos voisins, voisines. Ils et elles, sont des nôtres. Vous retrouverez la série de Profiles sur le site web, commençant avec les membres de notre communauté LGBTQ et continuant maintenant avec l’itinérance.

Merci à Kelly Baker, la photographe et raconteuse : http://www.kellybakerphoto.com/