Notre avenir dépend de notre capacité à jeter des ponts entre nos trois solitudes

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l’article par: DAVID COON

“Etablir des ponts entre nos trois solitudes exige des actions collectives. Sans ces mouvements sociaux, le Nouveau-Brunswick ne réussira pas à progresser.”-David Coon

Comme chef du Parti vert, j’ai de formidables occasions de visiter des collectivités dans toutes les régions de notre magnifique province. Il n’y a rien que je préfère à écouter les préoccupations et les rêves des Néobrunswickois, et leurs propositions de changements. Cela contribue beaucoup à inspirer mes propositions de solutions, à illuminer les problèmes, et à garder les pieds des administrateurs à la chaleur de leurs responsabilités.

Deux choses me frappent. Premièrement, les priorités de l’administration reflètent rarement les préoccupations des gens et de leurs collectivités. Et deuxièmement, les gens des Premières nations, les Acadiens et les anglophones représentent trois solitudes. La solution au premier dilemme est politique, mais établir des ponts entre nos trois
solitudes exige des actions collectives. Sans ces mouvements sociaux, le Nouveau-Brunswick ne réussira pas à progresser.

Ces conclusions proviennent d’un document fascinant publié par Margaret Conrad et Natalie Dubé de l’UNB et de leurs collaborateurs David Northrup de York et Keith Owre de l’université de la Saskatchewan dans la première édition d’un journal en ligne Études sur le Nouveau-Brunswick en 2010.

Les auteurs soulignent que ces identités qui semblent mutuellement exclusives des Premières nations, des Acadiens et des anglophones de descendance loyalistes, irlandaises et écossaises ont été principalement construites au 18 e siècle, mais qu’elles persistent d’une façon notoire dans nos politiques. Les auteurs nous recommandent de nous concevoir d’une manière plus englobante, en faisant valoir les défis d’aujourd’hui « qui dépassent nos identités
historiques étroites et qui demandent de nouveaux narratifs concernant notre passé. » Leurs solutions? Considérez le passé comme une expérience partagée, et racontez l’histoire de nos réalisations et de nos faillites collectives.

J’ajouterais que nous devrions adopter un projet collectif, un projet de société, dans lequel nous bâtirions notre histoire ensemble.La réconciliation avec les Premières Nations fait partie de tels efforts. Celle-ci exige que nous examinions notre passé collectif, que nous refondions nos histoires, et que nous tracions une voie pour l’avenir fondé sur l’établissement de justes relations entre nous. Cela signifie faire face à des vérités gênantes. Cela veut dire confronter notre racisme, et cela impose résoudre la question de la propriété des terres et de l’utilisation de ces terres dans le respect
des droits des aborigènes.

Modifier comment les ainés vivent et reçoivent des soins serait une initiative innovante pour le Nouveau-Brunswick qui couvrirait nos trois solitudes. Avec la population qui vieillit le plus rapidement au pays, nous avons l’occasion de devenir la Scandinavie du Canada en matière de la place qu’occupent les ainés dans notre société, et des soins que nous leur offrons.

La décision de devenir largement autosuffisant en alimentation serait un autre projet de société qui nécessairement nous réunirait. Cela contribuerait au développement rural indispensable dans la province pour accroitre notre production alimentaire avec les services nécessaires pour appuyer la production. Naturellement, l’augmentation de la production alimentaire diminuerait d’une manière importante nos importations de nourriture, conservant ainsi la circulation de notre argent dans nos économies locales, créant du travail et des
occasions d’affaires au Nouveau-Brunswick. Peut-être qu’une cuisine distinctive verrait le jour au Nouveau-Brunswick.

Tenter de devenir la première province canadienne alimentée par l’énergie verte briserait aussi nos solitudes. Pensez à la coopération nécessaire pour harnacher nos amples ressources énergétiques renouvelables pour chauffer nos maisons et nos édifices, pour énergiser notre réseau électrique et pour nos transports. On peut déjà entrevoir la conception en collaboration d’habitations écologiques et d’édifices aux besoins énergétiques minimaux, et
des systèmes de transport bien adaptés à notre schéma d’implantation et à notre climat.

Toutefois, nous réussirons à briser nos solitudes seulement si ces projets sociétaux sontconçus pour réunir nos collectivités, pour partager et collaborer, et avec l’administration provinciale ne jouant qu’un rôle de soutien plutôt qu’un rôle dominant. Voilà le type de changement dont la province a tellement besoin.