Changements climatiques: les inondations et les pannes de courant seront plus fréquentes – Acadie Nouvelle – 9 mars 2018

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l’article par: SEBASTIEN LACHANCE

Michel Grégoire, le directeur de l’Organisme de bassin versant du fleuve Saint-Jean, est d’avis que les inondations et les pannes de courant seront plus souvent de la partie en raison des changements climatiques.

Les effets des changements climatiques n’épargneront pas les municipalités du Nouveau-Brunswick. De quelle façon le quotidien des citoyens en sera-t-il affecté et que seront les défis à surmonter?
La question demeure entière, à l’heure où des gouvernements, des scientifiques, des organismes environnementaux et la population à travers le monde se mobilisent et multiplient les initiatives visant à atténuer les effets souvent pervers des changements climatiques.

photo par: Acadie Nouvelle

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À l’invitation de la Commission de services régionaux Nord-Ouest (CSRNO), plusieurs experts dans le domaine ont participé mercredi à Edmundston à une conférence portant sur l’adaptation climatique.«Les changements climatiques, on en entend parler tous les jours, mais c’est beaucoup plus vaste que ça», a d’entrée de jeu affirmé Catherine Dufour, la directrice des opérations de la CSRNO.

«Les algues dans les lacs, les berges érodées, l’agriculture qui doit s’adapter, les eaux de surface, la maladie de Lyme, tout ça, c’est un signal d’alarme», a affirmé en lever de conférence la représentante de l’organisme gouvernemental.La communauté scientifique est unanime à affirmer que des hausses importantes des températures moyennes annuelles sont à prévoir d’ici la fin du siècle.

Robert Capozi, du Secrétariat des changements climatiques du Nouveau-Brunswick, a indiqué que le nombre de jours où le mercure dépassera 30°C à Fredericton devrait se situer à 40 d’ici l’année 2100.
La moyenne actuellement observée est de 15 jours, et se situait à seulement 9 jours entre les années 1961 et 2000.

«Il faut incorporer les impacts des changements climatiques observés ou prévus dans toutes nos décisions, dans n’importe quel secteur ou activité.L’adaptation nous permet de réduire ou d’éviter les coûts futurs», a expliqué le scientifique. Celui-ci voit toutefois dans ces changements des régimes météorologiques qui apporteront la possibilité de nouvelles cultures comme la fève soya, le maïs et certaines céréales dans le nord du Nouveau-Brunswick.

«En agriculture, on peut s’attendre éventuellement à un prolongement de la saison de croissance de trois à huit semaines», a expliqué Robert Capozi.Toujours selon lui, il y a lieu de s’attendre à une augmentation des inondations près des cours d’eau et des zones basses et du nombre de feux de forêt.

Des hivers plus courts, des évènements extrêmes en plus grand nombre seront également propices à des changements d’espèces d’arbres dans les forêts et à la prolifération d’espèces envahissantes. Michel Grégoire, le directeur de l’Organisme de bassin versant du fleuve Saint-Jean, estime pour sa part qu’il sera de plus en plus difficile et coûteux de réagir aux tempêtes et aux fortes pluies.Celui-ci est également d’avis que les inondations et les pannes de courant seront plus souvent de la partie.

La qualité et la quantité d’eau potable disponible pourraient aussi faire les frais des effets des changements climatiques, croit Michel Grégoire.Au quotidien, le phénomène pourrait mener à des risques accrus d’accidents de la route, à une dévaluation des propriétés et à une augmentation des coûts d’assurance, a quant à lui indiqué Adrian Prado, spécialiste en environnement et adaptation aux changements climatiques de la CSRNO.

«Les changements climatiques vont survenir dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, même si tous les automobilistes passaient demain matin à une voiture électrique».Question d’étendre ses activités et ses efforts de lutte aux changements climatiques, la Commission de services régionaux Nord-Ouest est la recherche de «champions d’adaptation» qui agiront en tant qu’agents de liaison.

«Ça ne prend pas nécessairement des experts en climat, ça peut être monsieur et madame tout le monde, des gens d’un club de l’âge d’or ou qui travaillent dans les hôpitaux. Ces gens-là connaissent fort bien leur milieu», illustre Adrian Prado.