Enfants négligés: l’opposition exige la démission du ministre Horsman

Par: Mathieu Roy-Comeau

«C’est très important d’avoir un ministre qui est complètement impliqué dans le travail de son ministère et ce n’est pas le cas avec M. Horsman. Ce n’est pas acceptable qu’il continue dans ce poste.» – David Coon

Le ministre Stephen Horsman est à nouveau dans l’eau chaude.

Les partis d’opposition réclament la démission du ministre des Familles et des Enfants pour son manque de leadership dans le dossier des cinq enfants victimes de grave négligence à Saint-Jean.

Le premier ministre Brian Gallant affirme toutefois faire pleinement confiance à son ministre qui est également vice-premier ministre.

Lors d’un point de presse, jeudi, Stephen Horsman a confié avoir seulement appris l’existence de cette affaire cette semaine grâce aux médias.

Pourtant, l’histoire des cinq enfants âgés négligés par leurs parents au point d’avoir été retrouvés par les autorités affamés et couverts d’excréments fait les manchettes depuis le printemps 2016.

Selon les partis d’opposition, il s’agit d’une preuve de l’incapacité du ministre à occuper ces fonctions.

«C’est clair que le ministre est juste un spectateur à l’extérieur de son ministère. Il ne comprend pas ses dossiers», déplore le chef du Parti vert, David Coon.

«C’est très important d’avoir un ministre qui est complètement impliqué dans le travail de son ministère et ce n’est pas le cas avec M. Horsman. Ce n’est pas acceptable qu’il continue dans ce poste.»

En novembre, les parents des cinq enfants ont plaidé coupables à cinq chefs d’accusation pour ne pas avoir fourni à leurs enfants les choses nécessaires à l’existence, mettant ainsi leur vie en danger.

Lors de l’audience de détermination de la peine, mercredi, au Palais de justice de Saint-Jean, le procureur de la Couronne a demandé une peine de deux ans d’emprisonnement dans un pénitencier fédéral.

Le ministre Horsman a annoncé jeudi matin qu’il avait demandé au ministère du Développement social de faire une enquête interne afin de déterminer pourquoi les parents n’ont pas perdu la garde de leurs enfants plus tôt alors que le ministère était en contact avec la famille depuis 2012.

L’enquête tentera également de déterminer «pourquoi je n’ai peut-être pas été breffé correctement ou suffisamment rapidement», a indiqué Stephen Horsman.

Le ministre a affirmé être breffé par ses fonctionnaires une fois par semaine.

Ce n’est pas la première fois que M. Horsman se retrouve au beau milieu d’une controverse ou qu’il est critiqué pour ne pas être suffisamment au courant de ses dossiers, rappelle le député progressiste-conservateur Glen Savoie.

L’ancien policier élu pour la première fois en 2014 avait été blâmé en 2016 lorsqu’il était ministre de la Justice pour avoir affirmé à l’Assemblée législative que «plusieurs juges (lui avaient) téléphoné» pour lui dire qu’ils étaient pour un projet de loi controversé sur le lieu de résidence des magistrats.

M. Horsman s’était rétracté le même jour en disant que c’était plutôt deux juges qui s’étaient adressés à lui lors d’événements publics, mais le mal était déjà fait pour ceux qui estiment que le ministre de la Justice ne devrait pas avoir ce genre de contacts avec les magistrats.

La gestion du ministre a également été critiquée dans plusieurs autres dossiers comme celui des clés des logements sociaux perdues à deux reprises à Saint-Jean et celui de l’opacité du travail du comité d’examen des décès d’enfants.

«Le premier ministre doit changer de ministre au ministère des Enfants et des Familles. C’est clair que ce ministre n’a pas la capacité de faire son travail», affirme M. Savoie.

Malgré les gaffes qui s’accumulent, Brian Gallant a réitéré sa confiance envers son ministre, vendredi, en marge d’une conférence de presse sur le recrutement des médecins.

«Je fais pleinement confiance au vice-premier ministre Horsman», a-t-il dit.

«C’est environ la 10e fois que l’opposition demande la démission de quelqu’un. Je trouve ça dommage qu’ils utilisent cette horrible situation pour marquer des points politiques.»

Interrogé sur la période de temps qui s’est écoulée entre le début de cette affaire et le moment où M. Horsman a été mis au courant, M. Gallant a répondu que le «ministre n’est pas celui qui s’occupe personnellement de protéger les enfants.»