Vote à 16 ans: le gouvernement Gallant accusé de laisser mourir le projet de loi à petit feu
«Souvent, un gouvernement va appuyer un projet de loi en 2e lecture pour ensuite le laisser mourir au feuilleton pour éviter d’avoir à en discuter à nouveau, a souligné M. Carr. Les libéraux avaient l’occasion de passer de la parole aux actes. S’ils étaient sérieux en ce qui concerne la participation (des jeunes), ils auraient accepté d’étudier le projet de loi en comité.»
FREDERICTON – Les partis d’opposition craignent que le gouvernement laisse le projet de loi sur le vote à 16 ans mourir au feuilleton. La Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick exhorte Fredericton à agir le plus tôt possible.
Le projet de loi du chef du Parti vert en vue d’accorder le droit de vote aux jeunes de 16 ans et 17 ans a passé l’étape de la deuxième lecture sans opposition, jeudi, à l’Assemblée législative. La décision du gouvernement libéral de faire passer directement le projet de loi 10 à l’étape de la 3e lecture plutôt que d’en faire l’étude en comité suscite cependant des inquiétudes chez les partisans du vote à 16 ans.
Durant le débat, les représentants des trois partis n’ont pas manqué de souligner les vertus du projet de loi de DavidCoon, sans toutefois réussir à s’entendre sur la marche à suivre par la suite.
Le gouvernement a usé de sa majorité en chambre pour défaire l’amendement du Parti progressiste-conservateur qui voulait envoyer le projet de loi 10 au Comité permanent de modification des lois pour l’étudier en profondeur et permettre au public et aux experts de se prononcer sur la question.
«L’amendement aurait donné la chance aux gens, aux jeunes, de venir discuter du projet de loi. Les universitaires auraient pu présenter leurs arguments. Ça faisait vraiment du sens», a exprimé après coup David Coon, qui a voté pour l’amendement proposé par le conservateur Jody Carr.
Les libéraux se sont opposés à l’amendement afin de pouvoir «prendre le temps d’étudier et d’analyser le projet de loi», a indiqué en chambre le leader parlementaire du gouvernement, Hédard Albert, sans toutefois préciser comment son parti comptait s’y prendre.
MM. Coon et Carr redoutent que le gouvernement laisse tomber le projet de loi dans l’oubli.
M. Albert a assuré au journal que le gouvernement avait bel et bien l’intention de donner suite aux débats sur le vote à 16 ans.
«Nous voulons que les jeunes participent au système politique. Il y a des moyens de le faire et nous voulons étudier et analyser tous ces moyens-là avant de prendre des décisions pour aller plus loin», a-t-il confié.
«Ça serait prématuré pour moi de dire ce que nous allons faire. Avant de prendre des décisions pour le futur, notre caucus doit être impliqué et notre gouvernement doit être impliqué.»
Le chef du Parti vert compte maintenant sur les jeunes pour faire avancer son projet de loi.
«Les élèves de partout dans la province doivent contacter les députés libéraux et le premier ministre pour leur dire qu’ils veulent voir ce dossier progresser et qu’ils ne veulent pas le voir mourir», a indiqué David Coon.
La Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick demande au gouvernement de «ramener le projet de loi sur la table dans le prochain mois.»
«Nous avons été déçus de ne pas avoir une réponse ferme de la part du gouvernement. Il ne faut pas attendre à la dernière minute juste avant les élections pour faire ça. Pour arriver à nos fins, c’est important que ça soit fait assez rapidement», a insisté le président de la fédération, Marc-André LeBlanc.