Vote à 16 ans: des politologues se rangent derrière l’idée (Acadie nouvelle 12 mars 2015)

«Les jeunes de 18 ans sont peutêtre un peu plus blasés. Ils viennent de sortir de l’école. Les jeunes de 16 ans peuvent être plus motivés à participer. Ça pourrait aider à augmenter la participation des jeunes», croit-il. «Je répondrais qu’on ne demande à aucun électeur, peu importe son âge, de subir un test d’intelligence, de maturité ou de connaissances. (…) Nous disons arbitrairement que l’âge de voter est de 18 ans.»

FREDERICTON – Mine de rien, l’idée de donner le droit de vote aux jeunes de 16 et de 17 ans fait son bout de chemin. Et c’est très bien ainsi, selon deux politologues néobrunswickois interviewés par l’Acadie Nouvelle.

Les jeunes âgés de moins de 18 ans doivent pour l’instant se contenter du rôle de spectateurs, le jour des élections.Le projet de loi visant à abaisser l’âge de voter à 16 ans, déposé à la fin de 2014 par le chef du Parti vert, sera de retour à l’ordre du jour à l’Assemblée législative aujourd’hui.

Selon le politologue Geoff Martin, de l’Université Mount Allison, l’idée a du mérite.

«Je crois que les avantages (du vote à 16 ans) sont plus importants que les désavantages», dit-il d’entrée de jeu.

Selon lui, les jeunes s’intéresseraient sans doute davantage à la politique s’ils pouvaient voter dès l’âge de 16 ans.

Comme on le sait, les jeunes votent peu au Nouveau-Brunsiwck. Très peu, même. Le 22 septembre dernier, lors des élections provinciales, 44 % des gens de 18 à 24 ans ont voté, tandis que quelque 78 % des aînés de 65 à 84 ans se sont prévalus de ce droit.

Selon Geoff Martin, il faudrait accompagner l’abaissement de l’âge de voter d’une réforme du système électoral. La représentation proportionnelle serait un autre bon moyen d’intéresser les jeunes à la politique, croit-il.

Le politologue Roger Ouellette, de l’Université de Moncton, est lui aussi d’avis que le projet de loi de David Coon a du sens. Il voit mal pourquoi on ne donne pas le droit de vote aux jeunes de 16 et de 17 ans, alors qu’ils ont déjà des responsabilités et droits importants, comme celui de conduire et de se marier (avec la permission de ses parents).

«Et dans tous les partis politiques, un jeune de 14 ans peut être membre en règle. Un jeune de 14 ans peut participer à une convention pour choisir le candidat ou choisir un futur chef qui va devenir premier ministre», note-til.

Il reste la question de la maturité des jeunes, qui est soulevée par les opposants au vote à 16 ans. Geoff Martin ne passe pas par quatre chemins lorsqu’on lui en parle. Selon lui, c’est un débat qui n’a pas de sens.