Réchauffement planétaire: une majorité de Néo-Brunswickois ne croit pas que l’homme est le principal responsable


Radio Canada
par Mathieu Roy-Comeau, L’Acadie Nouvelle

« Je pense que c’est la responsabilité du gouvernement de lancer un projet de sensibilisation aux changements climatiques. » – David Coon

Moins d’un Néo-Brunswickois sur deux est d’avis que l’homme est le principal responsable du réchauffement climatique.

Selon une étude réalisée par des chercheurs américains et canadiens, 42 % des Néo-Brunswickois d’âge adulte estiment que la planète se réchauffe «surtout» en raison de l’activité humaine.

Au pays, 44 % des participants à l’étude pensent que les changements climatiques sont avant tout provoqués par l’homme.

Les Albertains (28 %) sont les plus sceptiques en ce qui concerne la responsabilité de l’activité humaine dans le réchauffement de la planète, tandis que les Québécois (53 %) sont les plus convaincus.

Au plan provincial, c’est dans les circonscriptions électorales fédérales de Moncton-Riverview-Dieppe, Beauséjour et Fredericton que l’on trouve la plus grande proportion de résidants qui croient que le réchauffement climatique est causé principalement par l’activité humaine à 46 %.

À l’opposé, seulement 35 % des citoyens de Miramichi-Grand-Lake sont de cet avis.

La majorité des participants à l’étude estiment tout de même que l’homme contribue partiellement au réchauffement de la planète. Quelque 56 % des Néo-Brunswickois et 61 % des Canadiens attribuent le réchauffement climatique «surtout ou en partie à l’activité humaine».

Les données pour le Nouveau-Brunswick inquiètent le chef du Parti vert. Pas facile de convaincre les gens de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) s’ils ne pensent pas être responsables des changements climatiques.

Dix ans de négationnisme de la part du gouvernement conservateur de Stephen Harper jumelé à une couverture inadéquate des enjeux climatiques par les médias expliquent l’opinion des Néo-Brunswickois et des Canadiens sur la question, selon David Coon.

«Je pense que c’est la responsabilité du gouvernement de lancer un projet de sensibilisation aux changements climatiques», affirme le député vert de Fredericton-Sud.

L’étude du Yale Project on Climate Change Communication a été réalisée notamment par Érick Lachapelle de l’Université de Montréal, avec l’aide de quatre collègues américains.

Les résultats de l’étude ont été obtenus à l’aide de quatre sondages téléphoniques réalisés entre 2011 et 2015. La marge d’erreur pour les résultats provinciaux est de ± 6 %, 19 fois sur 20. À l’échelle des circonscriptions, la marge d’erreur est de ± 7%, 19 fois sur 20.

Un prix sur le carbone

La tarification du carbone est le sujet de l’heure au pays en matière de changements du climat. Selon le Yale Project, une majorité de Néo-Brunswickois (67 %) est en faveur d’un marché du carbone. Toutefois, seulement 46 % des résidents de la province appuient l’augmentation des taxes sur les combustibles fossiles.

On voit plutôt d’un bon oeil le marché du carbone dans Acadie-Bathurst (69%), tandis que l’idée suscite moins de bons sentiments dans Tobique-Mactaquac (61 %).

Les résidents de Madawaska-Restigouche (40 %) sont ceux qui sont le moins en accord avec l’idée de hausser les taxes sur les combustibles fossiles alors qu’un citoyen sur deux est favorable à cette proposition dans Fredericton (50 %).

Le gouvernement de Brian Gallant doit dévoiler son nouveau plan de lutte contre les changements climatiques au cours des prochains mois. Le premier ministre n’a pas écarté jusqu’ici la possibilité de mettre un prix sur le carbone pour changer les habitudes des consommateurs et réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Au fédéral, le premier ministre Justin Trudeau a promis en campagne électorale de travailler à la tarification du carbone avec les provinces. La Colombie-Britannique, l’Alberta, l’Ontario et le Québec ont tous déjà adopté un mécanisme de tarification des émissions de GES.

Les Canadiens appuient à 66 % l’idée d’un marché du carbone, mais seulement 49 % d’entre eux sont pour une hausse des taxes sur les combustibles fossiles.

C’est au Québec que les résidants sont les plus favorables à un marché du carbone (71 %) et en Colombie-Britannique qu’ils sont les plus ouverts à une hausse de taxes (57 %).

Les citoyens de l’Alberta sont ceux qui sont les moins bien disposés à un marché du carbone (62 %) ou à une augmentation de taxes sur les produits fossiles (42 %).