Changements climatiques: Gallant et Coon à Paris- AcadieNouvelle, 7 décembre 2015
l’article par Simon Delatttre, Acadie-Nouvelle
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick participe pendant cinq jours à la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. Les écologistes espèrent que l’évènement encouragera le gouvernement à passer à l’action.
Arrivé dimanche à Paris, Brian Gallant multiplie les rencontres dans la capitale française. Les négociateurs de 195 pays y sont réunis jusqu’à vendredi et tenteront d’aboutir à un accord universel contre le réchauffement climatique. Le but est d’adopter un cadre contraignant pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) après 2020.
Pour le moment, aucune décision n’est actée sur des questions-clés, comme l’objectif à long terme de limitation du réchauffement à 1,5°C ou 2°C d’ici ou le financement. Plus de 150 représentants canadiens sont sur place.
Justin Trudeau a invité tous les premiers ministres provinciaux à participer aux échanges. La semaine de Brian Gallant a commencé par un discours devant la Chambre de commerce France-Canada pour faire la promotion des possibilités d’échanges commerciaux entre le Nouveau-Brunswick et l’Union européenne.
Plus tard dans la journée, il a pu rencontrer des ambassadeurs et des représentants de pays francophones. Mardi, un rendez-vous est prévu avec Michaëlle Jean, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie.
Mercredi matin, le premier ministre discutera avec les autres chefs de gouvernements provinciaux des «solutions face aux changements climatiques et leur vision pour la transition de leur province vers une société sans carbone.»
Le chef du Parti vert, David Coon, l’accompagne lors de ce voyage. Il fait partie de la délégation à la demande du leader libéral et espère que l’évènement permettra de faire bouger les choses au Nouveau-Brunswick.
«À notre retour, j’espère que nous puissions apporter chez nous la dynamique de Paris pour que l’on puisse construire, avec Ottawa et les autres provinces des Maritimes, une économie à faible production de carbone», écrit-il dans un communiqué.
M. Coon s’intéresse en particulier aux rencontres de mardi, consacrées au rôle des villes et des provinces en matière d’écologie.
«Des provinces et États ont commencé à faire la transition en investissant dans l’infrastructure verte et la technologie propre. Ceci doit devenir le scénario du Nouveau-Brunswick. Il faut qu’on repense la façon que nous produisons et consommons l’électricité, comment on alimente nos voitures et réchauffons nos foyers.»
Lois Corbett, directrice générale du Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick est optimiste. «C’est très utile que M. Gallant soit sur place. Il va pouvoir rencontrer des législateurs de différents niveaux de gouvernement, de différents pays et découvrir des actions menées ailleurs.»
Elle espère que le gouvernement prendra des mesures pour éliminer rapidement le charbon de la production d’électricité provinciale. «Il faut aussi développer le transport électrique», ajoute-t-elle. «M. Gallant a un nouveau partenaire à Ottawa sur lequel il peut compter. J’espère des investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.»
Brian Gallant a l’intention de présenter au cours des prochains mois une mise à jour du Plan d’action provincial 2014-2020 sur les changements climatiques adopté par le précédent gouvernement.
Le plan prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la province de 10 % sous le niveau de 1990 d’ici 2020 et de 75 à 85 % sous le niveau de 2001 d’ici 2050.
Le gouvernement provincial réfléchit aussi à la mise en place d’une taxe sur le carbone afin de réduire les GES. Elle inciterait les entreprises et les consommateurs à diminuer leur utilisation de produits à haute intensité carbonique.
Le Nouveau-Brunswick se situe au troisième rang des provinces qui émettent le plus de GES par habitant au pays. Actuellement, 91 % des émissions de GES au Nouveau-Brunswick proviennent des centrales électriques, du secteur des transports et des activités industrielles.