Les soins de santé préventifs fondés dans la collectivité diminuent les couts des soins

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« On n’a pas d’argent. J’ai entendu cette rengaine à maintes reprises. C’est un refrain éculé qu’on entend lorsque les gens font face à de nouvelles idées qui amélioreraient la vie des Néobrunswickois.» -David Coon

l’article par: David Coon

« On n’a pas d’argent. » J’ai entendu cette rengaine à maintes reprises. C’est un refrain éculé qu’on entend lorsque les gens font face à de nouvelles idées qui amélioreraient la vie des Néobrunswickois. Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi des gens s’attendent à dépenser de l’argent de la même manière, année après année, mais produire des résultats différents. Mardi dernier, l’administration a publié son budget, qui est en grande partie une copie du budget de l’an dernier.

Nous dépensons plus de 9 milliards de dollars chaque année pour desservir les Néobrunswickois et leurs collectivités. La dépense la plus importante, et de loin, s’élève à 2,8 milliards de dollars pour la promotion et la prévention de la santé. Vous pourriez en déduire que vous trouverez dans le budget une insistance notable sur la promotion et la prévention de la santé afin de réduire les incidences de maladies. Mais ce n’est pas le cas. Cet argent est principalement attribué à traiter les gens quand ils deviennent malades.

Les libéraux et les conservateurs débattent s’il faut ou non fermer des hôpitaux, mais ces fermetures ne réduiront pas le nombre de personnes malades. Il faudrait intervenir en amont pour ce faire. Les conditions dans lesquelles les gens naissent, grandissent, travaillent et vieillissent déterminent en grande partie si ceux-ci deviendront malades ou développeront des maladies chroniques. En effet, une grande majorité des cancers sont causés par ces conditions. De bons revenus, une sécurité financière, un logement salubre, suffisamment de nourriture saine, un
sentiment d’appartenance, un bienêtre mental, une éducation, un environnement salubre dans les lieux de travail et à la maison, de l’air et de l’eau propre, c’est ce qui nous conserve en santé, et par conséquent ce qui évite les couts des soins de santé.

N’examinons qu’un seul de ces déterminants de la santé — la pauvreté. Ce budget ne réussit vraiment pas à s’occuper de la pauvreté — en réalité c’est un budget qui la perpétue. Le niveau d’aide au revenu est insuffisant pour suffire aux besoins les plus élémentaires. Une personne seule reçoit 537 $ par mois, ce qui ne suffit pas pour payer la nourriture, un logement et les autres nécessités de la vie. Une fois qu’une mère monoparentale reçoit l’aide sociale, on ne lui permet plus de conserver l’assistance pour son enfant, les handicapés ne peuvent plus conserver leur pension d’invalidité, et les autochtones qui vivent à l’extérieur de leur réserve perdent les maigres revenus de leur bande.

Si vous recevez l’aide au revenu et que vous essayez de faire un peu d’argent en partageant un logement, alors immédiatement vous perdez votre carte d’assurance maladie et vous ne pouvez plus remplir vos prescriptions.
L’incapacité de s’occuper des déterminants sociaux de la santé a fait augmenter les couts des soins de santé ainsi que les couts de livraison des soins de santé. Notre système de santé a été conçu pour s’occuper des problèmes de santé aigus, mais une énorme portion des dollars dépensés pour les soins de santé le sont pour traiter des
conditions chroniques et des maladies mineures.

Les Verts sont d’avis qu’ils peuvent améliorer l’accès aux soins de santé, à un moindre cout, en déplaçant les soins de santé dans les collectivités et en incorporant une gamme plus large de professionnels de la santé.

Les pharmaciens peuvent traiter les affections mineures et prescrire des médicaments, mais contrairement à la plupart des provinces, notre régime d’assurance maladie ne couvre pas ces couts. Au lieu d’être traité par un pharmacien local pour des infections mineures, les gens sont forcés d’utiliser les équipements sophistiqués des services d’urgence de nos hôpitaux, d’attendre des heures pour la prescription du docteur alors que tout cela aurait pu être accompli pour le pharmacien local en quelques minutes.

Les infirmières-praticiennes pourraient devenir, pour plusieurs, les fournisseurs de soins primaires sans recourir à un médecin de famille, mais l’administration ne leur permet pas d’établir une pratique privée et d’être remboursés par Medicare.Les sagefemmes peuvent fournir les soins prénatals et postnatals, et délivrer les bébés à un cout beaucoup moins élevé que les obstétriciennes, permettant ainsi à ces spécialistes de se concentrer sur les grossesses à risque. Pourtant, il n’y a que trois sagefemmes dans la province et toutes les trois sont à Fredericton.

Nous devons faire mieux. Les Verts sont en faveur des soins de santé fondés dans les collectivités et de nature préventive. Cela signifie de meilleurs soins pour les maladies chroniques et aigües dans nos collectivités, de meilleures occasions d’emploi pour du personnel médical professionnel vivant ici maintenant, et des économies qui peuvent être allouées aux autres déterminants de la santé, y inclut la pauvreté. Nous avons ce qu’il faut pour transformer la prestation des soins de santé dès maintenant. Nous avons assez d’argent. C’est question de
bien la dépenser.

David Coon est chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick et député de Fredericton-Sud.