Tarification du carbone: David Coon se méfie des intentions du gouvernement – Acadie Nouvelle – Decembre 19 2017

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l`article par : Methieu Roy-Comeau
le photo courtoisie de : ACADIE NOUVELLE

Le problème, c’est que le fonds peut être utilisé pour des choses que le ministère finance déjà à partir de son budget ordinaire. – David Coon

Le chef du Parti vert craint que le gouvernement provincial utilise l’argent du Fonds pour les changements climatiques pour financer ses activités courantes et des initiatives sans lien avec la lutte au réchauffement de la planète.

Selon David Coon, le projet de loi 39, déposé la semaine dernière par le ministre de l’Environnement et des Gouvernements locaux, contient une définition beaucoup trop large des initiatives qui pourront être financées par les revenus de la tarification du carbone.

«Le problème, c’est que le fonds peut être utilisé pour des choses que le ministère finance déjà à partir de son budget ordinaire», a déploré M. Coon, mardi, durant la période de questions à l’Assemblée législative.

«La longue liste des choses pour lesquelles le fonds peut être utilisé comprend à peu près n’importe quoi, du salaire des employés du ministère qui travaillent sur les changements climatiques et qui sont déjà payés avec le budget ordinaire jusqu’aux conséquences des tempêtes en passant par les voyages à l’international.»

L’argent du Fonds pour les changements climatiques, 37 millions $ l’an prochain et jusqu’à 180 millions $ dans cinq ans, devrait seulement servir directement à aider les particuliers et les entreprises à réduire leur consommation d’énergie fossile, a indiqué le chef du Parti vert.

David Coon a l’intention de présenter un amendement au projet de loi 39 afin de raccourcir la liste des initiatives qui pourront être financées par le fonds vert.

Les craintes du député de Fredericton-Sud sont cependant sans fondements, selon le ministre Serge Rousselle.

«Nous allons préparer un budget et les 37 millions $ vont être dédiés à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre», a-t-il attesté.

Le ministre de l’Environnement et des Gouvernements locaux n’a cependant pas voulu répondre directement aux allégations de M. Coon.

«Je ne vais pas vous annoncer ce qu’il y aura dans notre prochain budget», a-t-il dit aux journalistes après la période de questions au sujet de la possibilité que le fonds soit utilisé pour financer le nettoyage après des événements météorologiques violents. – MRC n

«Nous avons clairement dit que (cet argent) servirait à des mesures de mitigation et d’atténuation des effets des changements climatiques. Je ne sais pas ce que vous voulez que je vous dise de plus.»

Le Nouveau-Brunswick a déjà fait l’objet de critique la semaine dernière de la part de groupes écologistes et de la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique pour son mécanisme de tarification du carbone.

Fredericton a l’intention de financer la lutte aux changements climatiques en utilisant une partie des revenus de la taxe existante sur l’essence et les carburants au lieu d’instaurer un nouveau mécanisme de tarification du carbone.

Selon la ministre Catherine McKenna, l’absence d’une nouvelle taxe directe sur les consommateurs ne «créera pas d’incitatif à réduire la pollution».

«Fixer un prix sur le carbone permet d’en faire beaucoup plus.»

Mme McKenna a indiqué qu’Ottawa allait analyser attentivement le plan de la province l’an prochain avant de décider ou non d’imposer «l’option de tarification fédérale» aux consommateurs néo-brunswickois.