Provoquer le développement économique en remplaçant les importations par la production locale
Quand nous entendons les vieux partis politiques discuter d’économie, cela semble n’avoir rien à faire avec l’économie dans laquelle nous participons quotidiennement. Pensez à la quincaillerie d’un propriétaire local, à une pharmacie, à la garderie, au marché, à une épicerie, au gym, au barbier, au coiffeur, au service de taxi, à la taverne, au service d’entretien des équipements, au restaurateur, au théâtre ou à la galerie d’art.
Toutes ces entreprises nous donnent les moyens de prospérer et fournissent à nos collectivités l’occasion de s’épanouir, particulièrement celles qui sont de propriété locale. Elles fournissent les biens et les services dont nous avons besoin. Elles offrent aux gens des emplois et des occasions de participer à la vie de notre société, et de contribuer à la vitalité de la collectivité. Et elles laissent toutes des empreintes légères sur la terre. Bien que des propriétaires et des membres de conseils d’administration pourraient ne pas penser de la même manière, toutes ces personnes forment une partie essentielle d’une économie verte, et elles contribuent toutes à notre prospérité.
Quand les vieux partis politiques parlent de développement économique, ils ne se réfèrent pas aux activités économiques sur les rues principales de nos villages, de nos municipalités et de nos villes. Et ils ne pensent pas non plus aux activités économiques suscitées par les gens et les entreprises qui satisfont nos besoins de base, nos besoins de constructions et d’entretien de nos maisons, ou qui produisent et fournissent notre alimentation. Et ils ne pensent certainement pas à accroitre la production locale de biens et services pour qu’ils remplacent une partie de nos importations.
En voyageant dans la province en tant que chef du Parti vert, j’ai rencontré de jeunes Néobrunswickois, et des moins jeunes aussi; ils démarraient des entreprises, ou des fermes, et leurs priorités reflétaient leur désir de fournir des biens et des services ici, chez nous, de créer des emplois significatifs sans dégrader l’environnement.
Les jeunes gens parlent d’agriculture, de production de nourriture biologique pour le marché local. D’autres entrepreneurs veulent contribuer à l’amélioration de l’efficacité énergétique de nos maisons et de nos entreprises, et d’autres veulent introduire l’électricité solaire au Nouveau-Brunswick. Et on retrouve parmi ces entreprises des coopératives et des entreprises sociales.
Pendant des années, la stratégie de développement économique du Nouveau-Brunswick est demeurée limitée aux offres de mesures incitatives pour accroitre les exportations et gagner des revenus pour la province. On en trouve encore aujourd’hui dans le budget, avec des millions de dollars d’incitations pour accroitre les exportations. Toutefois, on pourrait avantageusement retenir les fonds qui quittent actuellement notre économie pour payer les importations des biens et services. Cela s’appelle le remplacement des importations — le remplacement de nos importations de produits alimentaires par les produits alimentaires que nous produisons et transformons ici, par exemple.
Les Verts sont d’avis que le remplacement des importations doit devenir central dans notre stratégie de développement économique. L’administration peut renforcer nos économies locales et régionales en créant les conditions pour accroitre la production locale de certains biens et services que nous importons maintenant. Cela pourrait faire circuler de l’argent dans la province, contribuer à la prospérité de Néobrunswickois et contribuer à soutenir nos collectivités.
Les produits alimentaires et l’énergie sont les deux domaines par où commencer.
Nous possédons beaucoup de terres agricoles inexploitées. De plus en plus de petites épiceries et de petits restaurants recherchent une source de produits alimentaires locaux. Il existe même déjà un distributeur de produits alimentaires locaux, la coopérative CANB, qui a commencé à distribuer des aliments locaux dans nos écoles publiques.
Nous avons d’abondantes ressources d’énergie renouvelable qui, si elles étaient exploitées localement, pourrait appuyer le développement communautaire dans les municipalités et celui du développement rural des fermes, des boisés et des collectivités côtières. Et cela s’applique aussi aux stratégies pour rendre nos maisons et nos commerces plus écoénergétiques, en réduisant les couts de chauffage, en libérant ces sommes pour d’autres priorités. Le potentiel ici est de créer des milliers de nouveaux emplois dans toute la province, tout en nous rendant plus autosuffisants en alimentation et en énergie. L’autosuffisance, l’autodétermination et la prospérité locale deviendraient des buts importants pour que nos collectivités s’épanouissent. Le tout commence ici, chez nous.
David Coon est chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick et député de Fredericton-Sud.