Changements climatiques: Gallant pourrait hausser la taxe sur l’essence
l’article par Mathieu Roy-Comeau, Acadie Nouvelle
Le chef du Parti vert n’est pas chaud à l’idée d’une hausse de la taxe sur l’essence. Selon David Coon, la taxe ne sera jamais assez élevée pour véritablement changer les habitudes de conduite des automobilistes. Le député vert suggère plutôt un «frais sur le carbone» imposé directement aux grandes entreprises qui importent du pétrole ou du gaz dans la province.
Une hausse de la taxe sur l’essence pourrait servir de méthode pour mettre un prix sur le carbone et réduire les émissions de gaz à effet de serre du Nouveau-Brunswick, selon Brian Gallant.
La tarification du carbone n’est qu’une seule des avenues envisagées par la province pour combattre les changements climatiques, assure le premier ministre.
Mais cette tarification ne passe pas nécessairement par une taxe sur le carbone ou un marché du carbone, prévient M. Gallant.
Pour la première fois, le premier ministre laisse entendre qu’il pourrait aussi hausser la taxe sur l’essence à titre de mesure de tarification du carbone.
«Il faut avoir (…) un mécanisme pour mettre un genre de prix sur le carbone, mais ça n’a pas nécessairement besoin d’être une bourse sur le carbone ou peu importe les autres options», résume M. Gallant.
«Il peut y avoir d’autres sortes (de mécanisme) qui feraient les mêmes efforts.»
«Par exemple, lorsque l’on augmente les taxes sur l’essence comme nous l’avons déjà fait au Nouveau-Brunswick, c’est un genre de tarification du carbone», suggère-t-il.
Brian Gallant était à Vancouver pour la réunion provinciale-fédérale des premiers ministres sur les changements climatiques.
Le premier ministre Justin Trudeau et ses homologues des provinces et des territoires se sont notamment entendus pour mettre sur pied un groupe de travail sur «les mécanismes d’instauration d’un prix sur le carbone».
La Colombie-Britannique et l’Alberta ont déjà adoptées une taxe sur le carbone alors que le Québec et l’Ontario ont choisi de participer à un marché d’échange de droits d’émissions.
En campagne électorale, Justin Trudeau a promis de collaborer avec les provinces pour «mettre un prix sur le carbone», mais plusieurs provinces, dont la Saskatchewan, se font tirer l’oreille.
M. Trudeau éviter de préciser jeudi s’il imposait un prix sur le carbone aux provinces qui n’adopteront pas leur propre mode de tarification.
Les premiers ministres se sont également engagés à Vancouver à «assurer une transition vers une économie sobre en carbone en adoptant une vaste gamme de mesures», dont des «mécanismes d’instauration d’un prix sur le carbone»
Ces mécanismes devront cependant être «adaptés aux circonstances de chaque province».
Brian Gallant indique ne pas sentir de «pression politique» de la part du fédéral concernant la tarification du carbone, mais plutôt une urgence d’agir généralisée pour relever «le plus gros défi humanitaire auquel nous faisons face».
À Fredericton, l’opposition officielle est d’avis que le gouvernement ne doit «absolument pas» aller de l’avant avec une taxe sur le carbone.
«Je ne crois pas que donner une autre occasion à ce gouvernement pour prendre l’argent de la population et la mettre où il le souhaite par bénéficier aux gens du Nouveau-Brunswick», mentionne le député progressiste-conservateur Brian Macdonald.
Le chef du Parti vert n’est pas chaud à l’idée d’une hausse de la taxe sur l’essence. Selon David Coon, la taxe ne sera jamais assez élevée pour véritablement changer les habitudes de conduite des automobilistes.
Le député vert suggère plutôt un «frais sur le carbone» imposé directement aux grandes entreprises qui importent du pétrole ou du gaz dans la province.
«À moyen ou long terme (les industries) répondent de façon plus directe à ce genre de signaux sur les prix», assure-t-il.
Brian Gallant a l’intention de présenter une version révisée du Plan d’action provincial sur les changements climatiques avant la fin de l’année.