Administrer pour le bien commun
Je ne suis pas certain quand le fossé s’est creusé entre nous et notre administration, mais nous risquons d’y tomber à moins que la nouvelle administration, formée après les élections de septembre, s’engage à le combler. Les secrets doivent cesser, l’attitude doit changer et la confiance doit être rétablie. Le rebord du précipice sur lequel nous nous tenons est encore démocratique, mais nous ne pouvons pas y basculer comme on l’a fait aux É-U.
Il doit subsister un peu de soleil entre ceux qui sont élus et ceux qui les élisent. Ce n’est pas le cas maintenant.
L’impression que les politiciens n’administrent pas pour le bien commun se répand. Un nombre croissant de personnes ne considèrent plus leurs représentants ou les fonctionnaires comme agissant pour le bien commun. Pourquoi ? Parce que l’on a permis aux services publics et aux biens publics de se détériorer.
Les temps d’attente dans les urgences des hôpitaux de nos villes sont extrêmement longs, à tel point qu’ils menacent la santé de certains patients. Une fois admis, les patients sérieusement malades se retrouvent coincés dans des couloirs parce qu’il ne reste plus de lit disponible. Les urgentistes ont bien avisé les responsables qu’ils devraient éliminer les périodes d’attentes trop longues, mais leurs solutions ont été rejetées.
Les ainés plus âgés ont souvent entendu des administrateurs conservateurs ou libéraux qu’ils souhaitaient qu’ils demeurent dans leur maison aussi longtemps que possible. Les conservateurs ont même préparé un plan qui a été adopté par les libéraux. Mais quand des ainés atteignent le point où ils ont besoin d’assistance, ils ont de la difficulté à la trouver.
Il existe une véritable épidémie d’anxiété et de dépression chez les enfants et les jeunes. Et pourtant, les temps d’attente pour l’accès aux soins mentaux sont dangereusement longs. La responsable de la psychiatrie de la région de Fredericton était tellement inquiète qu’elle a écrit au ministre de la Santé, avec copies à chaque député à la législature pour demander que le plafond imposé aux numéros de facturation des psychiatres soit annulé pour qu’un plus grand nombre de psychiatres soit embauché dans la région. Le silence de l’administration a été assourdissant.
La moitié des terres boisées confiées en fiducie à notre administration, comme les terres de la Couronne sont coupées à blanc et de plus en plus aspergées et transformées en plantation. Les principales priorités que nous accordons tous à nos forêts : s’assurer qu’elles protègent nos cours d’eau et fournissent un habitat pour la faune, ont été abandonnées par les conservateurs, et les libéraux n’ont rien fait pour améliorer cette situation.
Nous craignons que nos enfants et nos petits-enfants doivent faire face à des défis environnementaux et fiscaux ingérables à moins que notre administration confronte de front les grands problèmes ingérables comme les changements climatiques et notre dette.
Il n’est donc pas surprenant que tant de monde ne considère plus que l’administration travaille pour nous. C’est une des raisons pour laquelle j’ai décidé d’entrer en politique à l’âge de 55 ans. Les choses doivent changer, et elles doivent changer maintenant.
Les administrateurs ne peuvent se contenter de poursuivre leur propre intérêt ou plus simplement le pouvoir. Les responsables doivent avoir le courage de résister aux intérêts privés de certains. Les préoccupations des leadeurs doivent être de servir, d’écouter, et d’agir, stimulées par une véritable motivation pour le bien commun.
Si nous voulons réussir à confronter nos défis, l’administration et les citoyens doivent coopérer. Et cela ne peut seulement arriver si l’administration cesse de considérer les citoyens comme un passif sur un bilan financier, et ses fonctionnaires comme des serviteurs politiques.
Lors des prochaines élections, c’est à vous de décider qui possède l’intégrité et l’honnêteté pour bien servir le Nouveau-Brunswick. C’est à vous de décider qui vous impliquera pour relever les défis auxquels nous faisons face. Nous pouvons le faire, mais on doit le faire ensemble.
David Coon est chef du parti vert du Nouveau-Brunswick et député de Fredericton-Sud.