Énergie Est: la demande d’injonction du Québec fait réagir au N.-B.
par Mathieu Roy-Comeau, Acadie Nouvelle
La décision du Québec de réclamer une injonction contre le projet de pipeline Énergie Est fait réagir à Fredericton.
La nouvelle pourrait avoir des effets «dévastateurs» pour le Nouveau-Brunswick, selon le porte-parole de l’opposition en matière d’environnement, Brian Keirstead.
Le chef du Parti vert, David Coon, croit pour sa part que la province devrait imiter le Québec.
Le ministre néo-brunswickois de l’Environnement et des Gouvernements locaux, Brian Kenny, se contente quant à lui de dire que la province à l’intention de suivre le processus de l’Office national de l’énergie.
Le ministre québécois du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, a expliqué mardi que son gouvernement exige que le projet de 15,7 milliards $ soit soumis aux règles environnementales de la province.
Québec veut forcer TransCanada à déposer un avis de projet pour la portion québécoise du projet Énergie Est, ce que l’entreprise n’a pas encore fait malgré deux lettres transmises en novembre et décembre 2014 par le gouvernement concernant le respect de la procédure québécoise d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement prévue à la Loi sur la qualité de l’environnement.
Si Québec obtient cette injonction, «et je pense qu’ils vont l’obtenir, ça va avoir un effet dévastateur pour nous», affirme le député progressiste-conservateur Brian Keirstead.
Le pipeline doit acheminer le pétrole brut de l’Alberta jusqu’à la raffinerie de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, en passant par le Québec.
Loin de dénoncer la Belle Province, David Coon pense que TransCanada devrait également se soumettre aux règlements environnementaux du Nouveau-Brunswick.
«(TransCanada) ne devrait pas se soustraire à ces exigences», selon le député vert.
Fredericton n’a pas l’intention d’imiter le Québec, mais ne va pas jusqu’à critiquer son voisin non plus.
Québec «a le droit de faire ce qu’il fait. Ici dans la province, nous allons collaborer pour nous assurer de suivre (le processus) de l’Office national de l’énergie», mentionne le ministre Brian Kenny.
Selon le ministre David Heurtel, «la requête d’aujourd’hui se veut très simple et très claire: elle signifie que quiconque veut faire un projet au Québec doit respecter l’ensemble de ses lois et de ses règlements.»
Il estime que l’inaction de TransCanada a forcé le gouvernement à s’adresser aux tribunaux.
«C’est non seulement une question de respect, mais également une question d’équité pour l’ensemble des entreprises qui veulent faire affaire au Québec», a-t-il ajouté.
Le ministre Heurtel a également réitéré que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) poursuivra le mandat qui lui a été donné en juin dernier de mener une enquête et tenir une audience publique sur la portion québécoise du projet.
Avec des extraits de la Presse Canadienne.