Éducation et nouvelle économie: le mystère plane toujours
par Mathieu Roy-Comeau, Acadie Nouvelle
Le gouvernement demeure avare de détails concernant le Fonds pour l’éducation et la nouvelle économie malgré les questions répétées des partis d’opposition.
Le passage du ministre de l’Environnement et des gouvernementaux locaux devant le comité des prévisions budgétaires à l’Assemblée législative n’a pas permis aux partis d’opposition et à la population en général d’en apprendre beaucoup plus sur la nouvelle initiative phare du gouvernement de Brian Gallant.
Le Fonds pour l’éducation et la nouvelle économie pourra pourtant compter sur 8,5 millions $ en provenance du Fonds en fiducie pour l’environnement, prévoit-on dans le budget de la province présenté le mois dernier par le ministre des Finances.
Le premier ministre Gallant a annoncé la création de ce nouveau fonds durant son discours sur l’État de la province, en janvier, sans préciser combien d’argent allait être injecté dans ce fonds ou comment il allait être administré.
On a appris par la suite dans le budget que la majorité du fonds de 261,8 millions $ était des dépenses récurrentes qu’effectue déjà le gouvernement. Fredericton prévoit y consacrer 49,3 millions $ supplémentaires, dont 28,7 millions $ pour de nouvelles initiatives.
Le ministre de l’Environnement, Brian Kenny, a indiqué mardi que l’argent du Fonds de fiducie pour l’environnement allait rester sous le contrôle de son ministère même si l’argent était dorénavant comptabilisé aussi dans le Fonds pour l’éducation et la nouvelle économie.
L’argent du Fonds en fiducie provient du Programme de gestion des récipients à boisson du Nouveau-Brunswick. Selon le site web du gouvernement, cet argent sert à aider les groupes communautaires, les municipalités et les organismes sans but lucratif à financer des «projets visant à protéger, à préserver et à embellir l’environnement naturel de la province».
«Absolument rien ne change ici. C’est dans la loi», a indiqué le ministre Kenny au comité.
«Je suis d’avis que le statu quo va demeurer.»
Interrogé par les journalistes au sujet de la décision d’incorporer le Fonds en fiducie pour l’environnement dans le Fonds pour l’éducation et la nouvelle économie si rien n’allait changer au final, Brian Kenny a répondu que l’initiative allait permettre une «approche élargie» tout en évitant le travail «en silo» entre les ministères.
Tout comme son collègue de l’Éducation et du Développement de la petite enfance avant lui, le ministre Kenny n’a pas été en mesure d’indiquer qui sera le responsable du Fonds pour l’éducation et la nouvelle économie au sein du gouvernement.
«C’est une question qu’il va falloir poser au ministre responsable», a-t-il mentionné au comité, sans préciser l’identité de ce ministre.
«C’est plutôt mélangeant», a constaté le porte-parole de l’opposition en matière d’Environnement après la comparution du ministre.
«Pour être honnête, je pense que personne n’a la réponse», a confié le député progressiste-conservateur Brian Keirstead.
Les réponses du ministre Kenny l’ont d’ailleurs laissé perplexe quant à l’avenir du Fonds de fiducie. «Je ne sais pas si leur objectif est de sortie le Fonds (du contrôle du ministère de l’Environnement), mais j’espère que non», a affirmé M. Keirstead.
Les réponses du ministre Kenny prouvent que le Fonds pour l’éducation et la nouvelle économie n’est qu’une «stratégie de marketing politique», selon le chef du Parti vert, David Coon.
Lors de son discours sur l’État de la province, Brian Gallant avait défini de façon très large les objectifs du fonds.
«Ça va nous permettre d’investir dans la recherche et le développement et d’aider des gens comme la mère monoparentale qui souhaitent améliorer son éducation tout en s’assurant que son enfant fréquente une garderie accessible et abordable», avait dit le premier ministre.