La consultation d’éducation: lettre au ministre Rousselle, 28 mars 2016
Monsieur le ministre,
Je vous écris au sujet de la préparation par le gouvernement de la nouvelle stratégie d’éducation décennale de notre province.
Comme vous le savez, j’ai siégé au comité consultatif anglophone de la commission d’éducation. Malheureusement, notre rôle était consultatif en théorie seulement. Nous nous sommes réunis deux fois en tant que comité, et aucune des réunions n’avait pour objet de demander l’avis des membres du comité consultatif. La communication a été en grande partie unilatérale et visait à nous informer du travail des commissaires.
À la fin de notre deuxième réunion de comité, on nous a dit que notre troisième réunion serait consacrée à la présentation de commentaires sur la version préliminaire de la stratégie d’éducation. Pour me préparer, j’ai tenu quatre réunions dans ma circonscription afin de demander l’avis des gens concernant ce qui devrait être inclus dans la stratégie d’éducation décennale. J’ai organisé une réunion pour l’ensemble de la collectivité, trois réunions avec les élèves et une réunion avec le personnel enseignant. La rétroaction que j’ai reçue est affichée sur mon site Web de député, à l’exception de la correspondance que des enseignants et des parents m’ont envoyée personnellement.
La troisième réunion du comité consultatif n’a jamais eu lieu comme promis; je n’ai donc pas pu présenter les points de vue des gens de ma circonscription au sujet de la version préliminaire du plan. La troisième réunion a plutôt été remplacée par une plus grande table ronde où la version préliminaire de la stratégie d’éducation n’a pas été fournie aux participants en vue d’obtenir des commentaires.
Je veux profiter de l’occasion pour présenter certaines des idées clés qui se sont dégagées des discussions que j’ai facilitées dans ma circonscription.
• Pour protéger l’éducation contre l’ingérence politique, il faudrait créer une commission d’éducation indépendante à laquelle les districts scolaires auraient à rendre compte, comme la commission Byrne l’a recommandé il y a des dizaines d’années.
• La politique 322 sur l’inclusion scolaire est fondée sur la SALLE DE CLASSE en tant qu’environnement physique de base pour l’apprentissage. Voilà où il y a une impasse en matière d’éducation au Nouveau-Brunswick. Nous devons changer notre façon de penser et adopter l’ÉCOLE comme environnement physique de base pour l’apprentissage.
• Les enseignants et les aides enseignants devraient avoir accès à un plus grand nombre de ressources et à une formation améliorée concernant les élèves ayant des difficultés d’apprentissage, des besoins particuliers ou des problèmes de comportement. Les taux élevés de stress et d’épuisement professionnel que présentent actuellement les enseignants sont inacceptables et découlent de l’insuffisance des ressources et des soutiens.
• Il faudrait passer à une stratégie axée sur l’apprentissage afin que les enseignants aient plus de liberté et de souplesse pour accomplir leur travail de façon créative.
• Une fois l’école établie comme environnement physique de base pour l’apprentissage, les élèves pourront être regroupés en fonction de leurs aptitudes et de leurs intérêts lorsqu’il est avantageux de le faire. Les approches actuelles sont contradictoires, car, même si elles sont fondées sur le principe selon lequel tout le monde devrait recevoir la même éducation, elles prévoient aussi des plans d’intervention. Les enfants apprennent de différentes façons.
• La composition et la taille des classes constituent des priorités clés pour les enseignants, puisque l’inclusion au sein de plus grandes classes n’est pas viable.
• Nous devons élargir l’approche en matière d’éducation pour qu’elle soit axée sur tous les aspects du développement de l’enfant : intellectuel, physique, social et affectif.
• Les enseignants ne devraient pas enseigner des matières qui ne correspondent pas à leurs acquis universitaires. Il faudrait examiner la possibilité de permis qui porteraient des mentions en fonction du domaine de spécialisation d’un enseignant.
• Le système actuel est trop centralisé. Les écoles devraient avoir une certaine autonomie pour trouver des solutions qui répondent le mieux aux besoins de leurs élèves. Il faut augmenter le nombre de districts scolaires de façon à ce que leurs bureaux soient situés le plus près possible des écoles et des élèves qu’ils servent.
• Les programmes d’études doivent être élargis pour refléter la diversité des élèves et les aider à apprendre qui vit dans notre province et comment vivre ensemble harmonieusement. Les élèves devraient se familiariser avec les diverses religions et perspectives mondiales. Il y a un besoin d’apprentissage quant à nos relations avec les Premières nations.
• Il est nécessaire d’insister davantage sur la grammaire et la rédaction.
• La formation en français doit être améliorée pour qu’un plus grand nombre d’élèves soient en mesure de travailler en français lorsqu’ils obtiennent leur diplôme. Les élèves doivent être mis en contact avec le français le plus tôt possible.
• Les responsables de la prestation des services intégrés doivent faire participer les écoles à leurs travaux.
• Les écoles devraient être des points d’accès clés pour les services de santé mentale.
• Il faudrait enseigner aux élèves les symptômes de l’anxiété et de la dépression afin qu’ils sachent quand demander de l’aide.
• Il faut mettre davantage l’accent sur la pensée critique et les aptitudes pratiques à la vie quotidienne de la maternelle à la 12e année.
• Une meilleure préparation est nécessaire en vue des transitions de l’école intermédiaire à l’école secondaire et de l’école secondaire à un établissement postsecondaire.
• Il faut voir plus loin que les notes et songer à la façon dont les élèves peuvent contribuer à améliorer la société.
Voilà certaines des observations principales qui sont ressorties de mes discussions avec les élèves, les enseignants et les parents dans ma circonscription. J’espère que vous trouverez ces observations utiles dans votre examen des recommandations des commissaires à l’éducation.
Comme toujours, je me ferais un plaisir de vous rencontrer pour discuter de la rétroaction que j’ai reçue des gens de ma circonscription. Les gens s’intéressent beaucoup à l’éducation et ont des préoccupations quant au contenu éventuel de la stratégie d’éducation décennale.
Je me réjouis à la perspective de lire le rapport des commissaires à l’éducation lorsqu’il sera terminé et je suis tout à fait disposé à discuter avec vous des recommandations et de leur mise en œuvre.
Veuillez agréer, Monsieur le ministre, l’assurance de mes sentiments les plus distingués.
Le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick,
David Coon, député de Fredericton-Sud