Décisions délibérées et choix budgétaires
La semaine dernière, l’administration a déposé son budget. La semaine prochaine, j’aurai l’occasion de poser des questions sur les détails, ministère par ministère au Comité permanent des prévisions et de la politique budgétaire. Toutefois, en comparant ce budget à celui de l’an dernier, plusieurs des choix effectués par le premier ministre et son cabinet sont clairs.
Nous avons appris dans le discours du budget que le financement du Ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance va augmenter. Les districts scolaires vont recevoir 50 millions de dollars supplémentaires. Voilà une nouvelle positive pour notre système d’éducation publique.
Les écoles dans un plus grand nombre de régions seront dotées d’équipes pour les enfants et les adolescents qui s’occuperont des maladies mentales, des problèmes de comportement et des dépendances lorsqu’elles apparaissent en premier chez les jeunes. C’est un programme formidable qui va faire une véritable différence dans la vie des jeunes.
En même temps, le budget ne reflète pas l’engagement d’accroitre les programmes d’efficacité énergétique et d’énergie propre pour réduire à la fois les couts de l’énergie et notre empreinte carbone. Le budget du Secrétariat des changements climatiques qui est censé appuyer ces efforts n’a presque pas bougé.
L’administration a prévu un budget de 20,3 millions de dollars pour réduire ses propres couts énergétiques, ce qui est louable, mais ce budget n’inclut aucun programme de financement ou de mesures incitatives pour aider les familles à faible revenu, les propriétaires à revenu moyen, ou les entreprises à réduire leurs couts de chauffage.
Je suis particulièrement déçu qu’aucun fonds additionnel n’ait été prévu pour le Programme écoénergétique pour les propriétaires à faible revenu, en dépit de son succès et de la liste d’attente de 18 mois. Ce programme aide les familles et les ainés qui vivent avec de faibles revenus à réduire leurs couts de chauffage jusqu’à 25 %. C’est suffisant pour soulager la pression sur les maigres ressources financières et laisser un peu plus d’argent supplémentaire pour dépenser pour l’alimentation, le transport et les membres de la famille. Par ailleurs, la stratégie de transition vers une économie faible en carbone engage explicitement l’administration à augmenter la capacité et les programmes qui appuient les Néobrunswickois à faible revenu pour réduire leurs couts énergétiques. L’administration n’a fait ni l’un ni l’autre.
Les ainés n’occupent pas une place de choix dans le budget malgré les recommandations du Conseil sur le vieillissement de s’occuper de la crise croissant de la démence, et d’appuyer les municipalités à rendre leurs infrastructures et leurs services plus conviviaux pour les ainés. De plus, l’engagement de fournir un crédit d’impôt aux familles qui prennent soin des ainés de la famille est visiblement passé sous silence.
Il existe 100 000 Néobrunswickois qui vivent dans la pauvreté, mais les taux d’aide aux revenus sont gelés. Le Ministère du Développement social affirme que 80 % de ceux qui reçoivent l’aide au revenu sont incapable de travailler. Près de la moitié ne seront jamais capables de travailler, alors qu’autant ne sont pas employables sans effort héroïque. Alors pourquoi administration après administration punissent-elles les plus vulnérables avec des revenus avec lesquels il est impossible de vivre ? L’aide au revenu devrait satisfaire les besoins de base des gens. Une décision délibérée aurait dû être prise d’accroitre les taux d’aide au revenu.
Le budget révèle que la décision de transférer la gestion de l’alimentation, du nettoyage et des services d’ordonnance dans nos hôpitaux à une société multinationale. Cela signifie que 280 personnes vont perdre leur emploi et que notre capacité à gérer ces services par nous-mêmes va disparaitre. Les décisions sur la façon de nettoyer nos hôpitaux et sur quelle nourriture sera servi aux membres de notre famille vont devenir la prérogative des gérants de société qui sont redevables à leurs actionnaires et non pas aux Néobrunswickois.
Par ailleurs, les investissements en tourisme vont augmenter, c’est une mesure très positive. Il existe un immense potentiel pour renforcer les économies locales dans toutes les régions de la province grâce au tourisme. Toutefois, on ne trouve pas beaucoup d’autres appuis pour la survie des économies rurales et des petites localités.
Encore une fois, l’administration a gelé le budget global de nos officiers de la législature comme la vérificatrice générale —, et ce en dépit de budgets inadéquats, en dépit de responsabilités accrues de certains, en dépit des demandes croissantes de la population et en dépit des propositions des officiers de la législature concernant les améliorations à leur budget.
Les officiers de la législature sont les protecteurs des enfants, de la jeunesse et des ainés, les protecteurs des droits des citoyens de connaitre que les fonds publics sont effectivement et efficacement dépensés, et des droits des citoyens de connaitre qui influence leurs représentants élus. Ils ont tous besoin de suffisamment d’argent pour faire le travail que les Néobrunswickois attendent d’eux.
Un budget représente une occasion annuelle de prendre des décisions de dépenses délibérées pour résoudre des problèmes. Alors que des actions positives ont été prises pour s’occuper des défis de notre système éducatif et de la santé mentale des jeunes, une grande partie du budget reflète le statuquo. Cela signifie que l’administration continue de gérer trop d’enjeux, plutôt que de les résoudre.
David Coon est le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick et député de Fredericton Sud.