Réchauffement climatique: un plan trop flou – Acadie Nouvelle – 20 juin 2017
Article : Mathieu Roy-Comeau
Photo : Mathieu Roy-Comeau
Le chef du Parti vert, David Coon, doute cependant des convictions du gouvernement en matière de lutte aux changements climatiques à la lumière du rapport de la vérificatrice générale.
«Est-ce que c’est une priorité pour le premier ministre? Nous attendons toujours le plan de mise en oeuvre. C’est une question que je me pose», confie le député.
Le plan d’action du gouvernement provincial sur les changements climatiques manque de précisions et d’échéanciers, selon la vérificatrice générale du Nouveau-Brunswick.
Kim MacPherson note dans son rapport publié mardi que la province est «en bonne voie» d’atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre pour 2020.
Des «mesures importantes» seront cependant nécessaires si le Nouveau-Brunswick souhaite atteindre ses objectifs en 2030 et 2050, indique Mme MacPherson.
«Le statu quo ne permettra pas à la province d’atteindre ses objectifs en 2030 et 2050», dit-elle.
Le gouvernement du premier ministre Brian Gallant a présenté l’an dernier son Plan d’action sur les changements climatiques.
«Le plan comprend une liste de mesures exhaustive. Toutefois, elles ne sont pas accompagnées d’échéancier, de fonds ou de plan de mise en oeuvre», constate la vérificatrice générale.
Elle souligne aussi que contrairement à d’autres provinces, le Nouveau-Brunswick n’a pas inscrit ces cibles de réductions de gaz à effet de serre dans une loi.
«Si les objectifs étaient prescrits par la loi, cela donnerait au gouvernement le pouvoir d’imposer ces mesures.»
Kim MacPherson s’attarde également sur Énergie NB dans son rapport. La société de la Couronne est l’une des principales émettrices de gaz à effet de serre dans la province.
«Je suis préoccupée par le fait qu’Énergie NB n’a aucun objectif précis de réductions de gaz à effet de serre», signale Mme MacPherson.
Parmi les quatre provinces qui utilisent encore le charbon pour générer de l’électricité, le Nouveau-Brunswick est la seule à ne pas avoir encore d’entente avec Ottawa pour exploiter sa centrale au-delà de 2030, prévient la vérificatrice générale.
Du côté des mesures d’adaptation aux effets du réchauffement de la planète, Mme MacPherson note que des études ont été réalisées dans 46 collectivités. Cependant, la province n’a pas encore fait d’évaluation exhaustive des risques sur l’ensemble de son territoire.
Énergie NB n’a pas non plus fait d’étude du genre sur ses activités dans son ensemble, selon Kim MacPherson.
En réponse au rapport de la vérificatrice générale, le ministre de l’Environnement et des Gouvernements locaux, Serge Rousselle, indique que le Secrétariat des changements climatiques s’affaire en ce moment à élaborer la mise en oeuvre des mesures contenues dans le plan présenté l’an dernier.
«Ce travail-là doit être terminé d’ici à la fin de l’année. Nous sommes parfaitement d’accord avec ce que dit la vérificatrice générale à cet égard.»
Fredericton est également en négociation avec Ottawa au sujet de l’avenir de la centrale thermique au charbon de Belledune, affirme M. Rousselle, sans en dévoiler davantage.
Le gouvernement a l’intention «d’étudier sérieusement» la possibilité d’inscrire ses cibles de réductions de gaz à effet de serre dans une loi, indique le ministre.
La province continue aussi de plancher sur un mécanisme de tarification du carbone, assure Serge Rousselle.
Le chef du Parti vert, David Coon, doute cependant des convictions du gouvernement en matière de lutte aux changements climatiques à la lumière du rapport de la vérificatrice générale.
«Est-ce que c’est une priorité pour le premier ministre? Nous attendons toujours le plan de mise en oeuvre. C’est une question que je me pose», confie le député.