Véritable changement signifie changer de système

Nous devons réintroduire la compassion dans nos services publics. Pour être bien clair, je parle du système et non pas des gens qui travaillent dans celui-ci.

Il y a quelques mois, j’ai participé dans un forum sur les soins aux jeunes qui réunissait des jeunes, dont le gardien est effectivement le ministre du Développement social, avec les travailleurs sociaux qui travaillent dans ce système. À un certain moment, une jeune personne très frustrée a proclamé que le système était « merdique », et un travailleur social s’est joint pour dire qu’il était aussi d’accord. Les deux se retrouvaient piégés par un système qui ne desservait ni les jeunes ni les professionnels chargés de s’en occuper.

Et l’on peut dire la même chose de ceux qui attendent pendant des heures aux urgences et des médecins et infirmières qui devraient s’en occuper. Ou bien, ce pourrait aussi être des ainés qui ont besoin d’aide pour rester dans leur maison, mais qui ne peuvent en trouver pour les aider. Et la liste continue.

Les systèmes institutionnels qui ont été mis en place dans les années 60 et 70 pour protéger et habiliter les Néobrunswickois sont devenus trop obsédés par leurs propres besoins, plutôt que par ceux de la population. C’est le résultat de l’alternance entre des administrations libérales et conservatrices et conservatrices et libérales essayant de diriger une administration comme si c’était comme une entreprise, plutôt qu’un service public. À mon avis, le moment décisif est survenu lorsque l’ancien premier ministre Frank McKenna a tristement proclamé que l’idée des gens en premier cessait aussitôt que les fonds étaient épuisés. Administrations après administrations ont réduit leur budget des soins de première ligne et ceux-ci se sont détériorés. Nous nous sentons de plus en plus négligés, alors que ceux qui offrent ces services se sentent dépassés et souffrent d’épuisement.

Le problème provient d’un système qui considère la population et les employés publics comme des fardeaux — des couts pour le système — plutôt que des gens qui sont des citoyens et des fonctionnaires. C’est pourquoi c’est le système qui doit changer. Mon but est de m’assurer que les citoyens soient bien servis et que les fonctionnaires soient capables de fournir les services publics dont nous avons besoin avec attention et compassion.

Todd Leader est psychologue et travailleur social et il enseigne à l’Université St Mary’s ; il a écrit un livre intitulé « Ce n’est pas à propos de nous : le secret de la transformation de la santé mentale et de la dépendance au système au Canada. » J’ai entendu son exposé lors de la rencontre annuelle de l’Association des foyers de soins du Nouveau-Brunswick, et son message était inspirant — un véritable appel à l’action. Son argument était que nous devrions cesser d’offrir des services publics avec une perspective d’expert ou de gestionnaire, et que nous devrions mettre en place un système qui traite le public en général comme nous voudrions les membres de notre famille soient traités. C’est le système lui-même qui entrave la transformation dont nous avons tant besoin.
Certes, les autres partis parlent aussi de transformer notre façon d’offrir les soins de santé ou des ainés, mais sans transformer le système lui-même, les résultats ne seront rien de plus que superficiel. Trop de gens vont continuer à être mal servis, ou tomberont complètement hors système. Ceux qui livrent les services publics vont continuer à souffrir d’épuisement, et il sera de plus en plus difficile de recruter de nouveaux employés.

Je veux transformer tout cela. Nous avons besoin de changements, mais nous devons nous réunir comme un peuple avec une cause commune. Il ne reste plus de place pour les divisions politiques. Il n’existe plus de place pour les blâmes politiques, ou pour des politiques défaitistes.

Nos défis vont continuer à grandir parce que nos administrations les unes après les autres ont essayé de faire des changements en faisant les mêmes erreurs. Les partis traditionnels eux-mêmes se sentent piégés par le système, qu’ils maintiennent, et qui empêche d’introduire les transformations dont nous avons besoin.

Lors de cette élection, vous avez l’occasion de faire une différence en modifiant votre vote. Nous avons besoin d’une assemblée législative aussi verte que sa nature, comme notre magnifique province.

David Coon est chef du Parti vert du Nouveau Brunswick et député de Fredericton-Sud.