(Français) Bilan 2014 du Parti vert : retour sur une année historique (L`Ètoile le 5 janvier 2015 Marie Christine Trottier)

L’année 2014 a été une bonne année pour le chef du Parti vert David Coon. En plus d’être le premier député du Parti vert à être élu à l’Assemblée législative, le nombre d’appuis au parti a considérablement augmenté. Rencontre avec un nouveau député plein d’ambition et enthousiasmé par ses projets.

«Avec mon élection dans Fredericton-Sud, ç’a été un moment historique. Le plus important pour les gens de ma circonscription et du Nouveau-Brunswick, c’est que nous sommes maintenant trois partis à l’Assemblée législative, pas juste les deux vieux partis», d’avancer M. Coon.

Puisqu’il est maintenant député, il compte lancer des débats et apporter de nouveaux sujets à aborder par les élus. Selon lui, il n’est pas soumis à une ligne directrice comme les autres députés des deux principaux partis, donc il saura «parler librement, pas comme les autres.»

«Je vais faire pleinement partie des débats et je compte bien les stimuler. Je veux proposer des changements législatifs et être un chien de garde des positions de notre parti. Ça touche notamment au financement de notre province», explique-t-il.

Le nombre de votes pour le Parti vert a augmenté de 50 % lors des dernières élections provinciales. M. Coon cite comme exemple de réussite pour son parti le cas de Rébéka Frazer-Chiasson, qui s’est présentée dans Kent-Nord, et qui a fini en seconde position après le libéral Bertrand LeBlanc.

«Ça donne une idée aux gens du Nouveau-Brunswick qu’il existe d’autres possibilités pour les prochaines élections», de soutenir M. Coon.

Avec son entrée à l’Assemblée législative, il croit que son parti a brisé une barrière psychologique chez certaines personnes. Selon lui, les gens voteront davantage en fonction de leurs valeurs.

«Dans la circonscription de Fredericton-Sud, il y a beaucoup de gens qui m’ont dit qu’ils n’avaient pas l’intention de voter pour les conservateurs ou les libéraux. Ils cherchaient une alternative et voulaient un souffle d’air frais à l’Assemblée législative. Les gens voulaient du changement.»

Il ajoute que la plateforme électorale du Parti vert contenait beaucoup de nouvelles idées, «pour avoir une province verte, viable et juste».

«Je parlais de l’importance du rôle des citoyens dans notre démocratie, et que les grandes entreprises jouent actuellement un trop grand rôle sur la scène provinciale. C’est important de remettre les gens derrière le volant. C’est une perspective qui intéresse beaucoup de monde», explique-t-il.

Il cite en exemple la Stratégie forestière, instaurée par le précédent gouvernement de David Alward peu de temps avant les élections provinciales et qui a suscité beaucoup de mécontentement. Selon lui, cette initiative favorise les grandes entreprises forestières au détriment des plus petites. De plus, il rappelle que de nombreuses terres publiques étaient cédées aux grandes entreprises forestières de la province.

C’est précisément en raison de cette stratégie que le député vert proposera un projet de loi en 2015 afin de mieux protéger les terres de la Couronne. Ce projet permettra notamment aux autochtones d’avoir plus de droits sur leurs «terres ancestrales» et les invitera à jouer un plus grand rôle dans la protection et la viabilité de ces territoires forestiers.

«Il faut aussi protéger les droits des scieries et des entrepreneurs forestiers indépendants. Les petits propriétaires de lots de bois ont beaucoup de difficultés à développer le secteur de l’économie forestière. Ils ont trop de compétition injuste avec les grandes entreprises, qui ont accès aux terres de la Couronne.»

S’il est réaliste et conscient qu’il sera difficile d’obtenir des appuis de la part de ses collègues en chambre concernant ce projet de loi, il demeure toutefois optimiste et souhaite trouver un député qui viendra appuyer ses motions et pour l’aider à introduire ses projets de loi.

«Malgré tout, c’est important pour moi de faire la présentation de ce projet de loi pour créer un débat public sur ce sujet», indique-t-il.

Des idées originales et 
des solutions plus vertes

M. Coon rappelle que les progressistes-conservateurs ont fait campagne sur le développement du gaz de schiste dans la province. Selon lui, il y a de nombreuses autres occasions de développement qui pourraient être considérées, afin de développer une économie plus verte.

«Nous vivons au 21e siècle. Nous avons de grands défis comme les changements climatiques, et l’accès aux services, comme pour les soins de santé. Au Parti vert, nous comptons proposer de nombreuses idées pour solutionner ces défis.»

M. Coon proposera donc, pendant la prochaine année, quelques projets de loi afin de montrer qu’il existe des solutions différentes aux défis rencontrés par le Nouveau-Brunswick.

«En 2015, je veux notamment déposer un projet qui proposera d’améliorer la production de la nourriture locale au Nouveau-Brunswick pour augmenter la sécurité alimentaire dans la province.»

Il souhaite aussi proposer un projet de loi pour que l’âge légal pour voter passe de 18 ans à 16 ans. Rappelons que la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick a fait pression pendant la dernière campagne électorale pour que cette mesure soit implantée dans la province. Les deux principaux partis, soit les progressistes-conservateurs et les libéraux ne semblaient toutefois pas particulièrement ouverts à l’idée.

«Il est temps que les jeunes aient une voix dans notre démocratie avec le droit de vote à l’âge de 16 ans», de soutenir M. Coon.

Il croit que le gouvernement pourrait peut-être s’intéresser au nouvel âge proposé pour le vote des jeunes.

«Je rappelle que le premier ministre est un très jeune homme et il a beaucoup d’intérêts envers les jeunes. C’est possible qu’il soit en accord avec moi pour cette idée-là.»

Enfin, le chef du Parti vert souhaite aussi améliorer le fonctionnement de l’Assemblée législative. Un comité a récemment été mis en place afin de réviser les procédures et le rôle des députés au sein de l’institution parlementaire.

«Actuellement, c’est une farce et c’est dysfonctionnel. C’est juste une façon qu’a le gouvernement pour approuver officiellement les décisions qu’il prend ailleurs. J’aimerais augmenter les règlements de l’Assemblée législative pour mieux définir les rôles des députés et établir un code de conduite. Il n’y en a pas actuellement et c’est important pour moi que ça figure aux règlements de l’Assemblée.»

Pour ce dernier projet, il a espoir d’obtenir de nombreux appuis de la part des députés de l’Opposition officielle, notamment parce que ceux-ci ont déjà exprimé leur mécontentement face aux réformes proposées par les libéraux au Comité de révision des procédures.

«Je suis encore à mes débuts, il y aura encore beaucoup de projets de loi et de motions dans l’avenir», de conclure le chef du Parti vert.